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Mesure du CO ambiant : guide des bonnes pratiques

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La règlementation sur la mesure du monoxyde de carbone dans l’air ambiant intérieur se consolide afin d’améliorer la prévention des risques pour les usagers. De nouvelle méthodes de mesure sont désormais exigées et les professionnels du chauffage ont jusqu’au 1er janvier 2025 pour s’y conformer.

Voici un guide des nouvelles obligations règlementaires en la matière, concernant à la fois le mode opératoire de mesure et les exigences matérielles pour les instruments à utiliser.

Domaine d’application de la méthode de mesure de CO ambiant

Ces nouvelles règles de mesure du monoxyde de carbone sont applicables aux interventions en intérieur, dans les logements et bâtiments équipés de chaudières de 4 à 400 kW. Elles concernent toutes les configurations de chaudière :

  • Chaudière non raccordée (CENR, pour chauffe-eau non raccordé) : ce type de chaudière n’est pas relié à un circuit d’évacuation des gaz vers l’extérieur du bâtiment.
  • Chaudière raccordée : reliée à un circuit d’évacuation, mais sans prise d’air extérieur.
  • Chaudière étanche : à la fois reliée à un circuit d’évacuation des gaz et à une arrivée d’air extérieur, évitant tout échange avec l’air ambiant intérieur.

Notez que ces bonnes pratiques sont aussi valables pour la mesure du CO issu des appareils de cuisson par combustion.

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Quels instruments sont conformes aux règles de mesure du CO ambiant ?

Pour réaliser une mesure de CO ambiant en conformité avec les obligations réglementaires en vigueur à partir du 1er janvier 2025, l’instrument portable de mesure utilisé doit respecter certains critères métrologiques précis.

Fabriqués en France, plusieurs instruments de mesure Sauermann répondent d’ores et déjà à ces exigences techniques. Ils sont livrés avec un certificat d’étalonnage et d’ajustage établi au sein des laboratoires français de Sauermann :

  Plage de mesure du taux de CO  Résolution de mesure  Exactitude de mesure 
Minimum requis 0 – 100 ppm 1 ppm

± 3 ppm sous les 20 ppm
± 5 ppm entre 21 et 100 ppm

CO mètre
Kimo CO 110 S
0 – 100 ppm 0,1 ppm ± 3 ppm


Sonde de CO ambiant sans fil pour analyseurs de combustion Sauermann
Si-CA 130
Si-CA 230

0 – 200 ppm 0,1 ppm ± 3 ppm
Kimo CO DIAG+ 0 – 200 ppm 0,1 ppm ± 3 ppm

Chaque appareil utilisé pour la mesure du CO ambiant doit comporter une identification unique qui doit être mentionné sur le rapport de mesure pour assurer leur traçabilité.

Notez enfin que les équipements de protection individuelle (EPI) tels que les détecteurs de CO ne sont pas considérés comme des instruments de mesure, quelle que soit leurs caractéristiques métrologiques.

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Quel contrôle de conformité pour les appareils de mesure du CO ambiant ?

Pour garantir les capacités métrologiques requises de l’appareil de mesure du CO ambiant, il est nécessaire de le faire contrôler pour obtenir les certificats nécessaires de conformité. Le contrôle doit être répété de manière régulière :

  • Chaque année pour les analyseurs de combustion
  • Au bout de 3 ans après un achat neuf, puis tous les 2 ans pour les instruments de mesure du CO ambiant.

Notez que ces appareils doivent à l’origine être vendus avec un certificat d’étalonnage ou d’ajustage étiqueté sur le produit. Ces derniers doivent démontrer la conformité de l’instrument sur au moins 3 points de valeur situés dans la plage de mesure nécessaire (0 – 100 ppm).

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Les conditions préalables nécessaires avant toute mesure de CO

Afin de mesurer le CO ambiant conformément au nouveau protocole de mesure dans la pièce dans laquelle se trouve l’appareil à contrôler, il faut tout d’abord s’assurer que tous les autres appareils à combustion dans la même pièce soient bien à l’arrêt.

Il faut aussi s’assurer que tout dispositif d’extraction mécanique de l’air ambiant de la pièce soit désactivé (hotte-aspirante, sèche-linge raccordé, ventilation d’extraction, etc.).

Avant la mesure, il est nécessaire d’aérer la pièce pendant plusieurs minutes en ouvrant toutes ses ouvertures (fenêtre, portes, etc.) pour décontaminer l’air d’une éventuelle présence de CO venant d’une source différente de l’appareil à contrôler. Fermer ensuite la pièce, mais aussi tous les ouvrants du logement avant de commencer la mesure.

La mesure doit débuter au moins 3 minutes après la mise en service de l’appareil à contrôler. Ce dernier doit fonctionner à puissance maximale.

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Méthode à respecter pour une mesure conforme du taux de CO ambiant

Il est tout d’abord nécessaire de bien connaître le mode d’emploi de son instrument de mesure pour respecter sa procédure propre d’utilisation : réglage préalable du zéro et respect de la durée de mesure préconisée par le fabricant.

La mesure est réalisée par balayage lent, à 50 cm de la face avant de l’appareil à contrôler pendant la durée de mesure préconisée par le fabricant de l’appareil (et 30 secondes au minimum).

La valeur notée sur le rapport de visite ou l’attestation d’entretien de l’opérateur est la plus élevée relevée par l’appareil pendant cette procédure de mesure par balayage.

Pour les chaudières raccordées et étanches :
Pour les chaudières à combustion raccordées et étanches, toutes les précédentes règles s’appliquent à l’identique, mais il faudra effectuer deux mesures en fonctionnement :

  • Une première mesure avec la ventilation mécanique des dispositifs de raccordement désactivée.
  • Une seconde mesure avec la ventilation mécanique des dispositifs de raccordement allumée au maximum de sa capacité de débit.

Quels sont les seuils de CO ambiant à ne pas dépasser ?

A l’issue de cette mesure par balayage, deux seuils de CO exigent une réaction de la part du technicien en charge du contrôle :

  • Si la valeur de CO ambiant la plus élevée retenue se situe entre 10 et 50 ppm, la situation est considérée comme anormale et l’opérateur doit informer l’usager qu’il est nécessaire d’effectuer des investigations complémentaires concernant le tirage du conduit de fumée et la ventilation de la pièce dans laquelle se situe la chaudière.
  • Si le taux de CO ambiant dépasse les 50 ppm, il est impératif de maintenir la chaudière à l’arrêt car le danger est considéré comme grave et immédiat. Il est alors nécessaire d’effectuer toutes les opérations nécessaires à la remise en service de la chaudière dans des conditions normales de fonctionnement.

Dans tous les cas, la moindre présence de CO, même sous les 10 ppm, doit faire l’objet d’un questionnement sur sa source et sur les moyens d’y remédier.

Pour rappel, le monoxyde de carbone est un gaz hautement toxique, d’autant plus dangereux qu’il est inodore et incolore. Voici les risques encourus en fonction du taux de CO ambiant :

Concentration de CO ambiant (en ppm) Quantité de CO fixé par l’hémoglobine (en %) Effets du monoxyde de carbone
35 5 à 10 Maux de tête et étourdissements au bout de 6 à 8 heures d’exposition
100 10 à 20 Maux de tête au bout de 3 heures
200 20 à 30 Maux de tête au bout de 2 heures
400 30 à 40 Céphalées frontales au bout d’une heure
800 40 à 50 Etourdissements, nausées, convulsions au bout de 45 minutes
1600 50 à 60 Vertiges, nausée au bout de 20 minutes
Mortel en moins de 2 heures
3200 Plus de 70 Vertiges, nausée au bout de 10 minutes
Mortel en 30 minutes
6400 Plus de 70 Vertiges, nausée au bout de 2 minutes
Mortel en 20 minutes
12800 Plus de 70 Perte de connaissance en 3 respirations
Mortel en 3 minutes

A quelles lois et règlementations se référer pour la mesure du CO ambiant ?

Les dernières procédures en vigueur sont décrites en détail sur le site officiel du Centre National d’Expertise des Professionnels de l’Energie Gaz (CNPG).

  • L’entretien annuel des chaudières gaz doit se réaliser conformément à la norme NF X50-010.

  • Le diagnostic des installations intérieures de gaz s’effectue selon la norme NF P45-500.

  • Le contrôle des installations de gaz doit respecter les exigences du référentiel Ref OH-BSERR M2, selon l’arrêté du 23 février 2018 relatif aux règles techniques et de sécurité applicables aux installations de gaz combustible des bâtiments et habitations individuelles ou collectives.

  • L’attestation d’entretien doit respecter les règles éditées par l’arrêté du 15 septembre 2009 relatif à l’entretien annuel des chaudières dont la puissance nominale se situe entre 4 et 400 kW.

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